Communiqué de presse
Repousser, étirer, supprimer - un fiasco pour l'armée et la sécurité nationale
Berne, le 9 septembre 2024
La Société Suisse des Officiers (SSO) prend connaissance avec beaucoup d'intérêt du rapport détaillé de la commission d'étude « Politique de sécurité » (Vogt) et du rapport complet « Réexamen 2024 des tâches et des subventions » (Gaillard), mais pas sans réserve dans les conclusions. Les deux rapports traitent également du financement de l'armée, l'un sous l'angle de la politique de sécurité, l'autre sous l'angle de la politique financière, en y intégrant également des aspects liés à la menace. La SSO est d'avis que les experts financiers ne doivent pas pondérer de manière comptable les scénarios de menace en matière de politique de sécurité afin de rendre leur argumentation de politique financière acceptable et approuvée.
Le Conseil fédéral et l'armée ont expliqué dans le message sur l'armée 2024 comment et dans quel délai la capacité de défense doit être rétablie. La SSO soutient avec force une forte croissance des dépenses de défense de plus de 8 pour cent jusqu'en 2030. Le Conseil fédéral se base sur une croissance de 6,14 pour cent pour les années 2025 à 2035 afin d'atteindre son objectif de 1 pour cent du PIB. Le groupe d'experts Gaillard va encore plus loin et recommande d'envisager une réduction supplémentaire de la croissance à 4,25 pour cent. Pour financer une armée crédible et équipée pour la guerre, des investissements de 40 milliards sont nécessaires, plus 10 milliards supplémentaires pour les munitions et les stocks. Pour la première étape du rééquipement et de l'équipement, l'armée a un besoin financier urgent de 13 milliards de francs.
L'armée a besoin de plus qu'un maigre don de temps
Pour la SSO, des ralentissements aussi drastiques sont inacceptables. Ils auraient de graves conséquences sur la disponibilité et la capacité de défense. Un report de l'objectif de 1 % du PIB à 2035 ou le risque d'une croissance plus lente de 4,25 % aurait pour conséquence que l'armée ne serait pas en mesure de repousser efficacement une attaque militaire avant les années 2040. Une fois de plus, l'armée serait obligée de redéfinir ses priorités en matière de projets d'acquisition avec une planification de renoncement. La SSO arrive donc à la conclusion que même des mesures d'économie radicales ne suffiront pas à elles seules à adapter l'armée aux défis de la politique de sécurité d'ici le milieu de la prochaine décennie.
Si le Parlement pose en 2024 les jalons de la politique financière pour les 10 à 15 prochaines années, également pour l'armée, cela aura une influence décisive sur l'orientation de la politique de sécurité de la Suisse. La SSO attend du Conseil fédéral et des membres des deux Chambres qu'ils exploitent le potentiel d'économies existant dans le budget fédéral. Des recettes fiscales supplémentaires seront nécessaires. Les révisions constitutionnelles nécessaires à cet effet doivent être entreprises sans délai.
Commentaires et réponses
Soyez le premier à commenter