Communiqué de presse
« Il existe toujours une autre solution. » (Thomas Mann)
Berne, le 9 décembre 2024
La Société Suisse des Officiers (SSO) prend connaissance avec une grande satisfaction de l'augmentation de 530 millions de francs du budget de l'armée pour 2025. Elle remercie les parlementaires de leur soutien pour mettre à disposition de l'armée les moyens financiers dont elle a urgemment besoin. La sécurité de la planification fait partie d'une stratégie de sécurité. Les négociations budgétaires en cours ouvrent la voie à la mise en place rapide d'une capacité de défense.
Budget de l'armée 2025
Le crédit budgétaire ou le crédit de paiement voté chaque année par le Parlement détermine les liquidités dont l'armée peut disposer. L'augmentation de CHF 530 millions au lieu des CHF 660 millions initialement demandés est un compromis, tout en sachant que le double serait nécessaire. La SSO s'attend à ce que l'incertitude financière qui se répète chaque année en matière de dépenses militaires soit éliminée par un plan financier pluriannuel qui reflète les besoins financiers supplémentaires. Cela doit permettre d'éviter que des débats interminables ou se bloquant mutuellement ne se répètent comme en 2024. L'armée a obtenu des moyens supplémentaires pour 2025, mais elle ne dispose pas encore d'une sécurité de planification. C'est justement pour les projets d'armement qu'elle a besoin de perspectives financières stables. La poursuite de la politique « étirer, repousser, supprimer » n'est pas justifiable si l'objectif est la capacité de défense dans un délai raisonnable.
Message sur l'armée 2024
La SSO soutient l'objectif de 1% du PIB d'ici 2030. Il faut soigneusement évaluer si le maintien systématique d'un pourcentage et d'un chiffre annuel est compatible avec une sécurité de planification à long terme. Le besoin financier avéré de l'armée est cependant au centre des préoccupations. L'armée l’a présenté dans son livre noir d'août 2023 et la SSO partage cette évaluation. La SSO exige donc CHF 50 milliards pour l'équipement et les munitions jusqu'à la fin des années trente et une disponibilité rapide de CHF 13 milliards jusqu'au début de la prochaine décennie. A cette fin, un plan d'acquisition spécifique et détaillé a été élaboré par l'armée. Pour le financement du plafond de dépenses (2025-2028) de CHF 29,8 milliards, la SSO attend du Conseil fédéral et du Parlement qu'ils assument leurs responsabilités et soumettent des propositions susceptibles de réunir une majorité. La Suisse doit être favorisée en matière de dépenses. Des recettes supplémentaires ne doivent pas non plus être un tabou. Dans ce contexte, la SSO soutient les priorités dans l'ordre suivant : « économies - impôts - dettes ».
Alimentation
L'adaptation du modèle de l'obligation de servir est essentielle pour assurer une alimentation durable de l'armée et de la protection civile. Il est urgent d'agir, d'autant plus que les adaptations systémiques du modèle de l'obligation de servir nécessitent toujours des années pour déployer leurs effets. La SSO attend qu'à court terme, les départs au service civil soient rapidement réduits, qu'à moyen terme, avec l'obligation de servir dans la sécurité, le service civil soit fusionné avec la protection civile et qu'à plus long terme, les femmes soient également soumises au service militaire obligatoire. La SSO s'oppose à un service citoyen au sens de l'initiative « Service Citoyen ». Ceci avant tout parce que l'alimentation nécessaire de l'armée et de la protection civile ne peut pas être garantie, même si le texte de l'initiative suggère le contraire.
Une méthode sûre pour rendre les choses pires qu'elles ne le sont est de dire qu'elles sont pires qu'elles ne le sont. L'armée est meilleure qu'on ne le dit et nous pouvons être fiers d'elle. Ses membres méritent nos remerciements et notre respect pour les prestations qu'ils fournissent dans un contexte difficile. Les lacunes sont reconnues. Elles seront corrigées avec les moyens nécessaires.
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